« Le jeûne du Ramadan est l’un des principaux piliers et des plus grands symboles de l’Islam. Bon nombre de ses objectifs sont liés à la seigneurie de Dieu et à la reconnaissance de ses bienfaits, ainsi qu’à la vie individuelle et collective de l’humanité, à l’autoformation et à l’autodiscipline. »¹⁾

« Le jeûne du Ramadan est la clé d’une action de grâce véritable, sincère, complète et universelle. Beaucoup de gens ne peuvent pas apprécier la plupart des bienfaits dont ils jouissent, car ils ne connaissent pas la faim. Par exemple, un morceau de pain sec ne signifie rien pour ceux qui sont rassasiés, surtout s’ils sont riches. Cependant, le sens du goût des croyants témoigne au moment de la rupture du jeûne qu’il s’agit en effet d’une générosité très précieuse de Dieu. Pendant le Ramadan, tout le monde est favorisé par une action de grâce sincère en comprenant la valeur des primes divines. »²⁾

« Le jeûne du Ramadan contient de nombreux objectifs divins liés à l’autoformation et à l’autodiscipline, tels que : Le moi charnel désire — et se considère — libre et sans limite. Elle souhaite même, de par sa nature même, une seigneurie imaginaire et une action libre et arbitraire. N’aimant pas penser qu’il est entraîné et testé par les innombrables bienfaits de Dieu, il engloutit ces bienfaits comme un animal et à la manière d’un voleur ou d’un brigand, surtout si sa richesse et son pouvoir s’accompagnent d’insouciance. Pendant le Ramadan, l’individualité de chacun comprend qu’elle appartient à l’Autre, pas à elle-même ; que c’est un serviteur, pas un agent libre. À moins d’être ordonné ou autorisé, il ne peut même pas faire les choses les plus courantes, comme manger et boire. Cette incapacité brise sa seigneurie illusoire et lui permet d’admettre sa servitude et d’accomplir son véritable devoir d’action de grâce. »³⁾

« Le jeûne permet également aux gens d’abandonner les péchés commis par leurs sens ou leurs organes et de les utiliser dans les actes d’adoration propres à chacun. Par exemple, ceux qui jeûnent devraient empêcher leur langue de mentir, de faire la médisance, de s’occuper à réciter le Coran, à glorifier Dieu, à demander Son pardon et à appeler Sa bénédiction sur le Prophète Muhammad. Ils doivent empêcher leurs yeux de regarder et leurs oreilles d’écouter des choses interdites ; ils devraient plutôt regarder les choses qui donnent une leçon spirituelle ou un avertissement moral et écouter le Coran et les vérités. Lorsque l’estomac en forme d’usine s’arrête de fonctionner, d’autres organes (petits ateliers) peuvent être amenés à le suivre facilement. » ⁴⁾

« L’un des objectifs du jeûne est de mettre les gens au régime physique et spirituel. Si le moi charnel agit, mange et boit comme il le souhaite, la santé physique des gens en souffre. Mais, et plus important encore, leur vie spirituelle est mise à mal, car ils ne font pas de distinction entre le permis et l’interdit. Un moi aussi charnel trouve très difficile d’obéir au cœur et à l’esprit. Ne reconnaissant aucun principe, il prend les rênes de la personne et la conduit à sa guise. Le jeûne du Ramadan l’habitue à suivre un régime et l’autodiscipline l’entraîne à obéir. L’estomac n’est pas blessé par une suralimentation avant que le repas précédent n’ait été correctement digéré et, apprenant à abandonner ce qui est permis, peut suivre le décret de la raison et de la religion pour s’abstenir de ce qui est interdit. Ainsi le moi charnel essaie de ne pas corrompre la vie spirituelle de son propriétaire… Le jeûne guérit l’impatience et le manque d’endurance, qui doublent le malheur de l’humanité.

Le jeûne du Ramadan nous rappelle que nos organes ont été créés pour plus que servir l’estomac. Pendant le Ramadan, de nombreux organes prennent et expérimentent des plaisirs angéliques et spirituels, par opposition aux plaisirs matériels. En conséquence, les croyants qui jeûnent reçoivent des degrés de plaisir spirituel et d’illumination en fonction de leur niveau de perfection spirituelle. Le jeûne du Ramadan affine le cœur, l’esprit, la raison et les sens les plus profonds de la personne. Même si l’estomac se plaint, ces sens se réjouissent. »⁵⁾

« Le jeûne est un culte excellent, dans lequel se manifeste le sens de la fidélité. »⁶⁾

Ali Budak, Fasting in Islam.

English

Nederlands

Türkçe

Português