Pensée mathématique

« La pensée mathématique, c’est bien plus que la simple capacité de faire de l’arithmétique ou de résoudre des problèmes d’algèbre. C’est une façon tout autre de voir les choses, de les ramener à l’essentiel, qu’il soit numérique, structurel ou logique, puis d’analyser les schémas sous-jacents. »²⁾

« Le septième des attributs des héritiers (de la Terre) est la pensée mathématique. Dans le passé, les peuples d’Asie centrale et plus tard d’Occident ont réalisé leur renaissance au moyen des lois de la pensée mathématique. L’homme a découvert et mis en lumière de nombreuses choses incertaines et inconnues dans le monde mystérieux des nombres. Sans les mathématiques, il n’est pas possible de comprendre les relations de l’humanité et des objets entre eux. Elle éclaire nos routes comme la lumière sur la ligne qui va de l’univers à la vie ; elle nous indique ce qu’il y a au-delà de l’horizon humain, voire les profondeurs du monde des circonstances, auquel il est très difficile de penser ; et cela nous fait rencontrer nos idéaux. »³⁾

« … être mathématicien ne signifie pas savoir tout au sujet des mathématiques. C’est penser mathématiquement, c’est penser selon les lois mathématiques, et être conscient que cela imprègne tout, les pensées de l’homme, les profondeurs de l’existence, la physique et la métaphysique, la matière et l’énergie ; il englobe aussi le corps et l’âme, la loi et le soufisme. Afin de comprendre l’existence dans son ensemble, nous devons accepter une double méthode de pensée soufie et de recherche scientifique. L’Occident manque essentiellement d’essence et tente de compenser cette perte, dans la mesure du possible, en se réfugiant dans le mysticisme. Dans notre monde, qui a toujours été intime avec l’âme de l’islam, il n’est pas nécessaire de chercher quoi que ce soit d’étrange ou d’étranger, ni de se réfugier en quoi que ce soit. Nous avons toutes nos sources de pouvoir dans notre système de pensée et de foi. Cela suffit tant que nous comprenons cette source et cet esprit avec sa richesse originelle. Ensuite nous verrons certaines des relations mystérieuses qui existent, comment ces relations fonctionnent harmonieusement, et nous parviendrons à une connaissance différente de l’observation et de la jouissance de tout. »⁴⁾

« Le non-respect des conditions et des moyens de notre époque va à l’encontre du “raisonnement coranique”. Vous voudrez peut-être allumer les torches des autres avec la torche dans votre main avant qu’elle ne s’éteigne, mais vous devez chercher d’autres moyens, faites-le sans échec en fonction des moyens disposés. »⁵⁾

« On ne devient pas “mathématicien” en apprenant les mathématiques, mais en s’habituant à penser en termes de lois mathématiques, et en assimilant le grand cadre de la pensée grecque. Cette pensée enracinée en Europe depuis des siècles considère la sensibilité comme fausse et incomplète dans la compréhension de la réalité. Ce qui nous a maintenus du Moyen Âge jusqu’à nos jours, c’est notre manque de connaissance et de discipline en mathématiques, en particulier de ces dernières années. L’Europe montre aujourd’hui quelques tendances antirationalistes, elle a peut-être besoin d’enrichir une essence ; mais pour l’Orient, dont l’esprit mystique est saturé, il ne reste rien à ajouter à cette essence. Cependant, à condition qu’ils conservent cet esprit dans sa richesse originelle, s’ils ont un esprit mathématique, ils pourront ouvrir une grande ère culturelle. Selon les mots de Poincaré : Si nous avons une intuition d’ordre mathématique, ce sentiment qui nous fait découvrir des corrélations et des harmonies secrètes remplira la partie manquante d’une intuition incontrôlée, suspecte et défectueuse avec la magnifique lueur de l’intellect. »⁶⁾

« La pensée mathématique est la pensée précise, c’est le privilège de l’Européen. »⁷⁾

« Deux groupes se distinguent en termes de pensée métaphysique : l’un est le peuple péripatéticien dont le chef est Aristote qui utilise la pensée comme méthode ; et l’autre est les illuministes, qui utilisent à la fois les méthodes de purification de l’âme et les méthodes mathématiques. Ceux sur cette deuxième voie sont d’une part Socrate et Platon, et d’autre part Al-Ghazali et Suhrawardi. Ce sont les gens du soufisme qui ont atteint des découvertes et des plaisirs spirituels, et ont obtenu des succès significatifs. »⁸⁾

« Selon la méthodologie de recherche scientifique moderne, les mathématiques sont une méthode “objective” pour les études scientifiques. C’est aussi l’outil le plus objectif pour généraliser les résultats obtenus. En arrière-plan de la science et de la technologie, il y a les mathématiques, qui sont l’expression de la Connaissance de Dieu Tout-Puissant, et cela est souvent négligé. La pensée et les caractéristiques mathématiques que les érudits musulmans ont remarquées au Moyen Âge ont été soulignées dans les travaux de centaines d’érudits, d’Al-Ghazali à Al-Biruni, de Nasiruddin Tusi à Abu-Mahmud Khojandi et Al-Khwarizmi.⁹⁾

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